
Refle-x-périmental #21 Corps Obscurs: le cinéma de Frans Zwartjes
Jeudi 13 novembre à 20h30 au Reflet Médicis
Refle-x-périmental #21 présente une plongée dans l’univers du maître de l’expérimental néerlandais Frans Zwartjes. Rarement vus en France et désormais distribués par Cinédoc Paris Films Coop, les films de Zwartjes, “le grand sorcier”, transforment l’écran dans un champ où tension, désir, obsession et dérision s’incarnent dans les corps, objets et espaces restreints qu’ils animent. Avec Zwartjes, depuis la fin des années 1960, l’underground se redéfinit.
Projection en présence de Reyke Zwartjes, de la Frans Zwartjes Foundation.
Le cinéaste
Frans Zwartjes (1927-2017) a consacré sa pratique artistique au cinéma, à la photographie, à la musique et aux arts plastiques, ayant aussi travaillé comme luthier, infirmier et enseignant. En 1968, alors qu’il était professeur à l’Académie de design industriel d’Eindhoven, influencé par le New American Cinema, Zwartjes a acquis une caméra. En lien à la pratique cinématographique radicale et artisanale qu’il a développée, Zwartjes a été le professeur d’une génération de cinéastes expérimentaux à Eindhoven, à La Haye – il a notamment enseigné à la Vrije Academie (Académie Libre), qu’il a dirigée entre 1983 et 1988 – et à l’Académie Gerrit Rietveld d’Amsterdam. Considéré par Susan Sontag comme “le cinéaste expérimental le plus important de sa génération,” Zwartjes a réalisé plus de 50 films. Dans des espaces traversés par une poétique du trouble et de l’érotisme, entre hasard et performativité, défilent des personnages joués par Zwartjes lui-même, ses amis, son épouse Trix Zwartjes ou l’artiste et actrice Moniek Toebosch. Son œuvre a été numérisée et restaurée par le Eye Filmmuseum.
Le programme
Film II
1967, Super 8 (num.), couleur, sonore, 18’
Dans ce premier film, le cinéaste et ses amis construisent des scènes pleines d’humour et d’étrangeté, explorant la performativité de leur corps en mouvement ou fixité.
A Fan
1968, 16 mm (num.), n&b, muet, 7’
Lodewijk de Boer, en drag, se rafraîchit en agitant un éventail.
Birds
1968, 16 mm (num.), n&b, sonore, 6’
Birds présente déjà toutes les caractéristiques stylistiques et formelles qui marquent également les films ultérieurs de Zwartjes : l’absence de structure narrative, les observations agitées, presque voyeuristes, le montage rapide, les contrastes marqués, la tension érotique : autant de caractéristiques qui imprègnent l’œuvre de Zwartjes.
Dans Birds, Zwartjes filme sa femme Trix. Avec Moniek Toebosch, Lodewijk de Boer et Christian Manders, elle fait partie du groupe d’acteurs permanents que Zwartjes a utilisés dans ses (premiers) films. Ils se laissent filmer par Zwartjes alors qu’ils accomplissent de petites actions répétitives ou lors de rituels semblables à des performances. Pour Zwartjes, ce ne sont pas les histoires qui importent, mais plutôt la manière dont tout est filmé.
Spectator
1970, 16 mm (num.), n&b, sonore, 11’
Spectator est l’un des premiers chefs-d’œuvre de Zwartjes. Le film montre explicitement l’un de ses thèmes principaux : la relation d’un couple, fortement marquée par le pouvoir et la domination, l’attirance et la répulsion sexuelles. Pour Zwartjes, le sexe est le sujet à travers lequel il définit son univers cinématographique.
Spare Bedroom
1970, 16 mm (num.), n&b, sonore, 18’
Une femme, un homme et leurs doubles sont représentés lors de leur premier contact incertain, tendu et de mauvais augure.
Living
1971, 16 mm (num.), couleur, sonore, 15’
Living fait partie de la série Home, Sweet Home réalisée par Frans Zwartjes entre 1969 et 1971. Zwartjes venait de déménager à La Haye depuis Heeze, dans le Brabant, et a réalisé cette série en cinq parties pour filmer les pièces encore vides de sa nouvelle maison.
Dans Living, Zwartjes parcourt les couloirs et le salon de la maison en compagnie de sa femme Trix, filmant leur déplacements avec une caméra équipée d’un objectif grand angle.
*À l’exception de Film II, synopsis traduites et adaptées du catalogue du Eye Filmmuseum
Remerciements : The Frans Zwartjes Foundation, Simona Monizza & Eye Filmmuseum.
Billetterie bientôt disponible