Refle-x-périmental #20 : Nouveaux regards : Du déjà-jamais vu

Refle-x-périmental #20 : Nouveaux regards : Du déjà-jamais vu

Jeudi 9 octobre à 20h30 au Reflet Médicis

Jeudi 9 octobre à 20h30 au Reflet Médicis

Refle-x-périmental #20 Nouveaux regards : Du déjà-jamais vu

Refle-x-périmental, le ciné-club de Cinédoc au Reflet, revient dès octobre, chaque deuxième jeudi du mois, pour une nouvelle saison de découvertes cinématographiques. Cette première séance ouvre l’écran à une jeune génération d’artistes cinéastes récemment intégré.e.s au catalogue. Si les titres de certaines de leurs réalisations laissent entrevoir, derrière des jeux de mots et calembours séduisants, un lien d’héritage avec l’avant-garde – dont ils ravivent les imaginaires et relancent les interrogations –, leurs pratiques filmiques explorent de nouveaux processus perceptifs et créatifs, mobilisant aussi bien des approches éco-matérielles des supports argentiques que les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

 

Projection en présence des cinéastes, suivie d'une discussion animée par l'équipe de Cinédoc.

 

  • Ethann Néon (1993) arrive de Bruxelles, où il a étudié le cinéma d’animation et obtenu un master en arts plastiques, visuels et de l'espace, avant d’intégrer le Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Ses premiers films, sélectionnés dans plus d'une centaine de festivals à travers le monde, s'attachent aux notions d’espace‑temps, de mémoire et d’expanded animation, déclinées sous divers formats et sur plusieurs médiums. Sa pratique actuelle se concentre sur les processus de reconstruction de la mémoire et de représentation visuelle du temps, mais aussi sur l’idée de la perte visuelle et du non-vu. Dans la prolongation de ses questionnements, il mène à présent un projet de recherche artistique intitulée Ré-animer le temps, soutenu par le Fond National de la Recherche Scientifique en Belgique.

 

  • Après une carrière de gymnaste rythmique au sein de l’équipe de France, Noé Balthazard (1994) s’est tournée vers la création cinématographique qu’elle a approfondie grâce à un master en réalisation à l'Université Paris 8, et a poursuivi à l’École nationale supérieure d'art (ENSA) de Bourges. Elle réalise des installations numériques interactives ainsi que des films mêlant expérimental et fiction, dans lesquels elle explore les liens entre intelligence artificielle, mythologie et société contemporaine, à travers des formes visuelles hybrides et sensibles. Son travail a été montré en France ainsi que dans divers programmes internationaux. Elle travaille actuellement avec Fabien Giraud sur le projet Féral.

 

  •  Née à Athènes et basée à Paris, Georgia Panagou est cinéaste et chercheuse, actuellement en thèse de recherche-création à la Sorbonne Nouvelle (IRCAV), après un passage par l’Université Paris 8 au sein des masters de “Réalisation et création” et “Écologie des arts et des médias : esthétiques contemporaines et pratiques artistiques”. Sa pratique s’articule autour du film argentique, mêlant approches expérimentales et documentaires pour explorer les intersections entre l’environnement, les relations humaines et l’éco-cinéma. Ancrée dans le paysage en constante évolution du film photochimique, son travail est guidé par un engagement en faveur de la pérennisation des pratiques analogiques, tout en naviguant à travers les transitions technologiques et l’obsolescence du support argentique.

 

Programme :

 

1 MTH/MIN

Ethann Néon

2021, numérique, couleur, sonore, 3’45

“1 MTH/MIN traverse le printemps 2020 du point de vue principal de l'auteur sur le monde extérieur pendant cette période particulière. Chaque image représente un balayage de 24 heures pris chaque jour du 21 mars au 21 juin. À travers le cadre d'une fenêtre, le paysage met en scène des phénomènes naturels : la floraison des arbres, les changements météorologiques, l'extension de la lumière du jour jusqu'au solstice d'été... Il s'agit d'une réflexion sur l'espace-temps sous une forme cinématographique. D'un point de vue sédentaire, ce dispositif explore la capacité du film à jouer avec ces dimensions par une compression efficace d'un temps de confinement vraiment long.”

– Ethann Néon

 

Human Walkers in Motion

Ethann Néon

2020, numérique, couleur, sonore, 10’53

“La marche habite notre être et régit notre espace social. Côte à côte ou face à face, elle implique un échange. Lorsque tous ces pas s’additionnent, une harmonie cachée se crée. En renouant avec le travail d'Eadweard Muybridge, ce film nous projette dans le rythme frénétique des pas de 50 marcheurs.”

– Ethann Néon

 

Confina-dance

Noé Balthazard

2023, numérique, n&b, couleur, sonore 3’23

“À partir de danses réalisées pendant les confinements successifs, cette installation pouvant se décliner sur un ou vingt-quatre écrans joue des split-screens et des juxtapositions pour dévoiler la solitude, la folie, mais aussi l'énergie folle de corps enfermés et pourtant bien vivants. Mimant les fenêtres de visioconférence et les vignettes de réseaux sociaux, le film interroge ce qui nous lie lorsque le monde nous déconnecte. Dépassant la forme du journal de confinement, le dispositif se veut atemporel, ne retenant comme chronologie que celle du rythme et de la démultiplication.” 

– Noé Balthazard 

 

Loïe

Noé Balthazard

2023, numérique, couleur, sonore, 5’40

“Avec les outils d'aujourd'hui (IA, codage interactif), ce film propose d'actualiser la danse serpentine comme protocole de la création artistique. Admirée par Mallarmé aussi bien que Rodin, Loïe Fuller n'a jamais souhaité être filmée : c'est par les imitations de la danse serpentine par d'autres, anonymes et multiples, que nous disposons aujourd'hui de ces images mouvantes, qui ont innervé les avant-gardes artistiques jusqu'à aujourd'hui. À l'heure où l'usage massif des algorithmes permet à des machines d'apprendre, mettant à mal les positions auctoriales traditionnelles, ce film est aussi un manifeste pour un cinéma cyborg, pour une sensibilité collective et générative.”

– Noé Balthazard

 

Ruins of anticipation

Georgia Panagou 

2024, numérique, couleur, sonore, 4’20

 

Wavewidth 

Ethann Néon

2023, numérique, couleur, sonore, 4’40

Wavewidth retranscrit la sensation d’apaisement que peut procurer un paysage de bord de mer. Soulevés par des vagues de temps, les repères spatio-temporels sont troublés par le son. Les ondes marines et sonores se répondent dans une expérience cinématographique contemplative.”

– Ethann Néon

 

Blinkity Black

Ethann Néon

2024, numérique, couleur, sonore, 22’

Production Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains

“Un clignement, une image de perdue. Un deuxième, une autre image de perdue. Ainsi, des dizaines de milliers de fois par jour. Ceci est l’histoire d’un homme marqué par ses images perdues. Blinkity Black est créé à partir de tous les instants qui échappent au regard simplement car nos paupières se ferment. Si nous pouvions découvrir tous ces moments perdus qu’y découvririons–nous ? Et quelle image sauver ?”

– Ethann Néon

 

Théogonie de l'orgasme artificiel 

Noé Balthazard

2025, numérique, couleur, sonore, 8’12

“Ce film de science-fiction propose d’imaginer l’orgasme féminin dans un monde uniquement régi par les mathématiques – comme le sont les mondes virtuels et surtout ceux créés via l’intelligence artificielle. Si l’orgasme est une fonction algorithmique, alors celle-ci devient créatrice de mondes à son tour. Dès lors, on pourrait parler d’une théogonie, au sens donné par les anciens Grecs : une création de l’univers et des dieux qui l’habitent et le façonnent. Eurynome, déesse primordiale capable de créer le monde par le mouvement harmonieux, Gaïa, reine des cycles (et donc des fonctions itératives), Nyx, figure de la nuit, du désordre (et des fonctions stochastiques), et enfin Mnémosyne, qui mémorise les calculs, deviennent les figures tutélaires de ces planètes engendrées par le plaisir mathématique... À la recherche d'une métaphysique des algorithmes.”

– Noé Balthazard 

 

Dead Angle #1 & #2

Georgia Panagou 

2024-2025, numérique, couleur, sonore, 2’2 & 6’10

Est-il possible de créer un univers visuel à partir d’un seul élément – le produit d’un procédé artisanal – en simulant la projection d’un film qui n’a jamais eu lieu ? Les bouteilles en plastique, issues du recyclage mécanique, deviennent à la fois le support et l’image. Quand la lumière traverse les déchets... vers quelle direction notre pensée humaine pourrait-elle s’étendre en travaillant avec un seul matériau réemployé ?”

– Georgia Panagou

 

Remerciements : Ethann Néon, Noé Balthazard, Georgia Panagou.

 

Billetterie disponible ci-dessous
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Calendrier des séances

Reflet Medicis

3 rue Champollion - 75005 Paris 5e arrondissement
  • Refle-x-périmental #20  Nouveaux regards : Du déjà-jamais vu
    Expérimental (1 H 12 MIN)
    Refle-x-périmental #20 Nouveaux regards : Du déjà-jamais vu
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