Les Dimanches de l'ACID : Avant la Fin de l'Eté
Dimanche 12 Novembre, à 11h
Les Dimanches de l'ACID, c'est un Rendez-Vous régulier, autour d'un film, parfois passé inaperçu au milieu d'une actualité trépidante, et pourtant digne d'attention. C'est une séance suivie d'une rencontre avec un cinéaste membre de l'ACID, pour échanger autour du film... bref, c'est un bon moment.
Ce DIMANCHE 12 NOVEMBRE, à 11h, c'est AVANT LA FIN DE L'ETE qui vous est proposé, un film de Maryam Goormaghtigh, sur un trio de jeunes iranien, qui passe son sernier été en France ... ou pas . La séance sera suivie d'une rencontre avec la réalisatrice (sous réserves), et d'un cinéaste , membre de l'ACID.
Après 5 ans d’études à Paris, Arash ne s’est pas fait à la vie française et a décidé de rentrer en Iran. Espérant le faire changer d’avis, ses deux amis l'entraînent dans un dernier voyage à travers la France.
Si le farsi est l'une des plus belles langues du monde à parler et à écouter, elle est également l'une des plus belles à filmer. Maryam Goormaghtigh nous entraîne dans une errance hédoniste sur les routes de France à travers les yeux de trois Iraniens, qu'elle filme avec une grande tendresse et une intimité impressionnante.
Des siestes, des repas et des bons mots : on se régale, on discute avec sagesse de photographie, de musique, ou d'interprétation des rêves... et surtout de nanas et de drague. La virilité de ces personnages d'ordinaire exploités dans les « buddy movies » en prend un coup, puisque c'est bien la féminité rafraîchissante de ces hommes qui se révèle peu à peu ici.
Derrière cette virée débonnaire scintille, en creux, le sombre éclat de l'âme en exil. L'appel de l'enfance, de sa terre, de sa musique, de sa poésie, de sa langue. La réalisatrice parvient, sans dogmatisme, à construire un aller-retour incessant et fécond entre deux mondes que beaucoup de clichés opposent : la France et l'Iran. On a ainsi parfois l'impression de faire du tourisme en Iran, alors qu'on est au milieu de la France profonde. Les paysages français deviennent une extension du geist iranien, avec une finesse, une simplicité, un humour qui affleurent sans recherche d'effets, sans volontarisme narratif ou esthétique.
Une image splendide et surtout une très belle bande son servent à merveille ce film qui fleure bon la liberté dans un écrin très oriental : anodin en façade, riche à l'intérieur.
Ioanis Nuguet - Cinéaste
Voilà finalement bien le genre de film ténu et ne tenant apparemment à rien, qui défie la possibilité d’expliquer ce pourquoi il est réussi. Nous pouvons dire qu’il l’est parce qu’il touche juste. Le Monde